Office municipal de la culture

Uzès, printemps des poètes au coeur des arts par les élèves de J-L Trintignant et C. Gide

Pour la troisième année consécutive, l'office municipal de la Culture d'Uzès convie les élèves d'Uzès à plancher sur le sujet national du 16e Printemps des poètes avec Max Jacob, poète du XXe siècle avec la participation de Virginie Molena, intervenante en ateliers d'écriture poétique et le concours incontesté des élèves d'Uzès de 6e 4 de Jean-Louis Trintignant et 2nd 8 du lycée Charles Gide.

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"Si la poésie a toujours eu un lien étroit et naturel avec les arts premiers que sont le chant, la danse et le théâtre, elle est aussi souvent l’arrière-pays, le moteur secret ou le point d’appui de la création dans les arts plastiques, la photographie, la composition musicale, le court-métrage cinématographique, la vidéo, voire le cirque..." ainsi s'exprime le directeur artistique, Jean-Pierre Siméon du 16e Printemps des poètes soutenu par les ministère de la Culture et de la Communication, via le Centre national du Livre, et le ministère de l’Éducation nationale.

Pour la troisième année consécutive, l'office municipal de la Culture d'Uzès convie les élèves d'Uzès à plancher sur le sujet national avec la participation de Virginie Molena, intervenante en ateliers d'écriture poétique. Elle aura préparé pendant cinq séances d'1h30, 60 élèves de 6e 4 du collège Jean-Louis Trintignant, et 2nd 8 du lycée Charles Gide qui ont réalisé une performance en ce premier jour de printemps d'exception en déclamant leurs écrits. Réunis au salon Racine de l'Hôtel de ville d'Uzès, chacun s'est pris au jeu, s'est écouté et a apprécié la prose de l'autre. Quatre élèves à la tribune ont lu les poèmes écrits sur le poète disparu, Max Jacob. Ils ont séduit leur public par la qualité, la finesse et la sensibilité de leurs écrits qui n'auront échappé à personne. Quatre ateliers ont ainsi été présentés dans un recueil de poésie complet en démarrant par la lecture de quelques poèmes d'élèves décrivant le poète, son style, sa vie. "Max Jacob était un clown poétique" écrira Elise Salinas, 2nd 8, "on pouvait retrouver dans ses oeuvres, comme le dit l'expression : de l'humour, de la gaieté mais aussi de la joie ou de la tristesse"... "Son premier recueil de poésies "Le cornet à dés" n'a pas fait son effet. Déçu il trouva du réconfort auprès de ses amis Appolinaire et Picasso...Ainsi pouvait-on les surnommer les piliers de la bohème.

La lecture de plusieurs autoportraits a suivi à la manière de Max Jacob qui se comparait à un animal. Les élèves se sont identifiés à toute une ménagerie, reprenant le caractère du lion, de la panthère, ou du ouistiti... en 2nde secondes, des insectes pour les 6e comme l'araignée. Les animaux de compagnie ont été également été plébiscité avec chat, chien, hamster... puis le dauphin, la mouette, la marmotte ou le loup.

La troisième partie plus difficile confrontait la prose de l'auteur, à celui de l'élève en recherchant au plus profond de son imaginaire à partir l'incipit, premiers mots de "Kaléidoscope" qui commençait ainsi "Tout avait l’air en mosaïque : les animaux marchaient les pattes vers le ciel sauf l’âne dont le ventre blanc portait des mots écrits et qui changeaient." La créativité était tout aussi riche et plus complexe.

La prestation s'est achevée sur le calligramme, poème dont la disposition graphique sur la page forme un dessin, souvent en rapport avec le sujet du texte. Et là, une belle révélation et de grands fous rire se sont élevés. Le visuel accompagnait les mots avec là aussi une beau bestiaire présenté sous forme d'oiseau, de cochon, de papillon, de girafe, d'éléphant... pour ce printemps des poètes. Bravo à tous et à l'année prochaine...

Cette année, "L'accent est mis sur le dialogue constant et fertile entre les poètes et leurs «alliés substantiels. Ni au-dessus ni à côté, la poésie est au cœur de toute aventure artistique.

Ce 16e Printemps des Poètes est aussi l’occasion de saluer Max Jacob, dont on commémorera le 70e anniversaire de la disparition au camp de Drancy. Poète précurseur du dadaïsme et du surréalisme, Max Jacob était aussi peintre et ami des peintres : Modigliani, Matisse, Braque, Juan Gris... Il était le filleul de Pablo Picasso... L’accent sera également mis sur les poètes de la Résistance, à l’occasion de la commémoration du 70e anniversaire de la Libération et de la Victoire sur le nazisme, en partenariat avec le Ministère de la Défense et la Fondation de la Résistance." précise le directeur artistique de cette édition.
A cet effet Max Jacob (1876-1944), grand poète, l’une des figures les plus marquantes du XXe siècle en est le témoin (voir photo). Dès 1940, il subit les mesures de persécutions contre les Juifs. Arrêté par la Gestapo le 24 février 1944, il meurt d’une congestion pulmonaire le 5 mars 1944 à Drancy. Il repose, depuis le 5 mars 1949 à Saint-Benoît. En 1960, il est élevé, à titre civil, au rang de «poète mort pour la France».
Sa production ne se borne pas à la poésie mais elle comprend aussi une œuvre graphique et musicale ainsi que l’une des plus riches correspondances de son temps. Ses amitiés privilégiées avec les plus grands artistes de son temps le placent au cœur des débats esthétiques de l’Esprit nouveau et à l’origine de la poésie moderne. Ses conceptions esthétiques ont fortement marqué les jeunes générations venues à lui comme à un maître, parmi eux : Aragon, Malraux, Breton, Éluard, Reverdy ou encore Cadou, Jabès, Leiris.