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Soutien à Edouard Elias : hommage rendu par son lycée - le lycée Charles Gide d'Uzès

Retour sur un événement juste avant Noël : le soutien du lycée Charles Gide d'Uzès adressé à son ancien élève, Edouard Elias, photographe de presse, enlevé en Syrie avec son confrère Didier François journaliste. En ce début d'année, nous adressons une pensée très forte à leurs proches : famille et amis, collègues et journalistes - pour qu'Edouard soit rapidement libéré.

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Découvrir également la vidéo sur Vimeo, témoignage d'Edouard Elias avant sa captivité, son métier et le diaporama de la matinée du 6/12/2013.

Triste anniversaire que ce lundi 6 janvier 2014 qui marque sept mois de captivité pour les journalistes enlevés en Syrie dans le cadre de leur métier, au nom de la liberté de la presse. A ce jour, quatre journalistes français soutenus par le comité national de soutien, présidé par Florence Aubenas sont toujours retenus en otage - Une pétition en ligne invite à ne pas les oublier otagesensyrie.org.

Edouard Elias, 23 ans, enfant du pays, de St Quentin-la-Poterie a chèrement payé de sa personne avec son confrère journaliste d'Europe 1, Didier François, alors qu'ils effectuaient un reportage "pour rapporter au public la réalité d’une tragédie quotidienne". Ce n'était pas la première fois qu'Edouard se déplaçait sur les lieux. Pour lui comme pour toute la profession, "l’information est un droit,... pour toutes les victimes du conflit syrien. Parce que leur liberté, c’est aussi la nôtre." souligne le comité national de soutien dont le Club de la presse et de la communication du Gard est le relais local depuis le début, en la personne de Guillaume Mollaret, journaliste gardois.

Il est venu témoigner à Uzès, ce vendredi 6 décembre 2013 pour célébrer ce triste sixième anniversaire de captivité pour Edouard, entouré de ses proches, anonymes dans la salle et de ses amis dont Lola Reynert qui témoigne au nom de tous. L'intervention du proviseur, de ses anciens professeurs et la présence des neuf cents autres élèves à ses côtés dans la cour de l'établissement ont également marqué l'événement. A leurs manières, ils rappellent qu'Edouard est dans chaque coeur et qu'il doit tenir bon. Ils souhaitent le revoir très vite pour échanger autour de clichés photos pris au cours de reportages, qui seront exposés au centre de documentation du lycée. Ils espèrent que la rencontre-débat animée, ce matin là, par le club de la presse du Gard se fera en sa présence. Il témoignera alors en personne de cette passion qui l'anime, son métier de photojournaliste. A cette occasion, ses anciens professeurs l'ont décrit comme discret et cultivé. Ils ont dit de lui qu'"il était curieux. Il avait déjà ce rapport au monde qui correspond bien à sa personnalité."

Echanges instructifs

En fin de débats, l'émotion de la salle est grande. Les élèves se sentent plus proches de leur ancien camarade présent jusqu'en 2009 dans l'établissement uzétien. Dans la cour, la minute de silence des neuf cents élèves qui suit est lourde en émotions. Elle rappelle à leurs proches, famille et amis, qu'Edouard n'est pas seul. Tout le lycée Charles Gide est avec lui et l'attend très vite pour son retour.

Alain Boyer, proviseur du lycée dira que "ses professeurs ont été bouleversés par la prise d'otage" d'un des leurs. "Ce jour est une façon de canaliser l'émotion et de l'exprimer par une action de soutien qui prend tout son sens".

Une banderole a été déployée en soutien dans la cour ainsi qu'une autre spécialement créée par les élèves d'arts plastiques pour leur camarade. Elle sera présente jusqu'à sa libération. L'ensemble de la presse était également là pour soutenir leur confrère. A très vite...

From the Ground series - Edouard Elias