Culture et patrimoine, Musée Georges Borias, Uzès

Les portefaix de Xavier Sigalon, artiste peintre à Uzès au musée Georges Borias

La Ville d'Uzès et le musée dévoile la nouvelle acquisition d'une oeuvre du peintre Uzétien, Xavier Sigalon.

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Le musée d’Uzès rend hommage à un enfant du pays : le peintre Xavier Sigalon, né à Uzès le 12 décembre 1787 et mort à Rome le 17 août 1837. Ce peintre romantique à la vocation contrariée est présent au musée Georges Borias d'Uzès qui vient d'acquérir une de ses oeuvres, dévoilée le 22 février dernier.

Brigitte Chimier, conservatrice du musée présente l'artiste peintre, "Xavier Sigalon, fils d’un modeste maître d’école. Lorsqu’il a dix ans, la famille s’installe à Nîmes. L’adolescent se révèle doué pour le dessin, mais ce n’est qu’à trente ans que Sigalon peut s’installer à Paris pour réaliser sa vocation de peintre. Il commence à expose des tableaux qui suscitent l’intérêt des amateurs." De son vivant, Sigalon n’a pas eu la reconnaissance qu’il méritait. Après sa disparition, il a été oublié par les historiens d’art : peu étudié et peu exposé, il est peu connu du grand public.

Un tableau surprenant : les portefaix

Le musée possédait déjà deux portraits peints par Sigalon, ainsi que deux dessins. Grâce au soutien de la Ville d’Uzès, qui s’est portée acquéreur pour le musée dans une vente aux enchères le 25 novembre 2021, une nouvelle œuvre complète désormais ces collections, intitulée "Les portefaix". Ceux qui faisaient métier de porter des fardeaux. Par sa fenêtre, le peintre observe les deux déménageurs. Il immortalise alors cette scène de vie.

Il s’agit d’une huile sur toile mesurant 64 x 81 cm. Son sujet est inhabituel dans l’œuvre de Sigalon. Ce n’est pas le portrait d’un riche personnage de la bourgeoisie nîmoise, mais un double portrait de deux jeunes hommes du peuple : des portefaix. L’un d’eux porte encore sur la tête le sac en toile rempli de paille qui protège ses épaules.

Avec cette nouvelle acquisition, le musée, labellisé musée de France de la Ville d’Uzès rend hommage au talent d’un artiste "injustement" méconnu. 

Présence de l'artiste au Louvre

L’Etat lui achète « La Jeune courtisane » pour le musée du Louvre, et Adolphe Thiers écrit de lui « un grand peintre est né à la France », en le comparant à Delacroix. Mais après les succès viennent les échecs. L’artiste se lance dans de grandes compositions sur des thèmes historiques et bibliques, qui reçoivent de mauvaises critiques. Découragé, Sigalon revient à Nîmes où il réalise de nombreux portraits de la bourgeoisie nîmoise. Adolphe Thiers, devenu premier ministre, n’oublie pas le peintre et obtient pour lui en 1833 une commande de l’Etat : réaliser une copie de la fresque de Michel-Ange, « Le Jugement dernier », qui orne la Chapelle Sixtine au Vatican. Sigalon part pour Rome et après quatre ans d’un travail acharné, alors qu’il vient d’achever sa copie, il sera victime d’une épidémie de choléra. Cette nouvelle acquisition est à découvrir dès ce week-end au musée de 14h à 18h.

Musée Georges Borias Ancien Evêché, 30 700 Uzès. Tél. 04 66 22 40 23. uzesmusee.blogspot.com
Horaires d’ouverture : de février à juin et de septembre à décembre : les mercredis, samedis et dimanches de 14h à 18h. En juillet et août : du mercredi au dimanche, de 10h à 12h et de 14h à 18h. Tarifs d'entrée : 3 €, plein tarif, 1,50, tarif réduit et 1,20 € pour les enfants. Pass sanitaire demandé à partir de 12 ans jusqu'au 14 mars inclus.

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