Sept ans de travaux pour restaurer et préserver l'église Saint Etienne

L'église Saint Etienne d'Uzès vient de subir un long "lifting", de plus de sept ans, rendu nécessaire pour la conservation du patrimoine uzétien. Les travaux de réfection de la façade, la protection des vitraux ainsi que la reprise d'une partie de la toiture étaient devenus incontournables pour la survie de l'édifice. Fermée au culte et au public, pendant un peu plus de dix-huit mois, le monument rouvrira prochainement ses portes. 

Cette église de style baroque a été construite de 1764 à 1774 sous l'épiscopat de Monseigneur Bonaventure Baüyn, 63ème évêque d'Uzès. Elle est classée monument historique depuis 1974. Elle présente un plan en croix grecque. Réalisée par l'architecte avignonnais, Pierre Boudon, elle renaît sur l'emplacement d'une ancienne église détruite pendant les guerres de religion. Seul, son clocher du XIIIe siècle résistera servant de tour de guet et de défense. Elle comporte une belle façade curviligne, décorée de pots à feu, ornement qui termine la façade, d'où jaillissent des flammes. A l'intérieur, coupole, voûtes et corniches révèlent le remarquable travail de la pierre réalisé à cette époque. 

Les derniers travaux entrepris par la Ville d'Uzès ont débuté en septembre 2009. Ils permettent la restauration de la façade qui est entièrement "dévégétalisée", restaurée notamment par le rejointoiement de l'appareil, façon dont les pierres de taille sont assemblées. Certaines "pierres de Castries" sont substituées, subissent des greffes ou le ragréage, restauration d'une partie de la pierre. Elles proviennent de Beaulieu (34) dont l'exploitation du site débute dès l'époque romaine et sert à la construction de nombreux monuments historiques. La tour du XIIIè siècle affaiblie par le temps, rendue instable à sa base, est renforcée. La façade reçoit la plus grande attention quant à ses ornements et ses sculptures d'origine. La croix, les pilastres, le tympan, les parties ornementales existantes, la balustrade aveuglée, la clé de linteau, guirlande d'encadrement au-dessus de la porte, la corniche de près de vingt-cinq mètres, sont entièrement réhabilités sur la façade avant de l'édifice. Lors de l'application d'un enduit de protection, la volonté s'est portée sur la conservation des restes d'un blason familial dont les traces de silhouettes humaines sont à peine perceptibles, au-dessus de la porte principale. Deux pots à feu, patinés puis enduits, ont été recréés à l'identique, à partir d'un gabarit et d'un travail minutieux de sculpture pour redonner sa superbe à l'édifice. La charpente et une partie importante de la toiture de l'édifice ont été rétablies pour préserver l'ouvrage. 

L'entreprise Bourgeois a réalisé la nouvelle charpente et la réfection de la toiture et l'entreprise Sele, les travaux de maçonnerie et de taille de pierre. Le coût total de l'opération, démarrée en 2004, avoisine les deux millions d'euros, en partie subventionné par la direction régionale des affaires culturelles, le Conseil régional Languedoc-Roussillon et le Conseil général du Gard. 

La Ville d'Uzès a entrepris un long travail de protection et de restauration des monuments du patrimoine municipal, classés ou inscrits "monument historique" : l'Hôtel de Ville, l'ancien Evêché, la cathédrale St Théodorit, la tour Fénestrelle, l'église St Etienne, la tour de l'Evêché et la tour du Roi, la porte d'entrée du parc du Duché (route de Bagnols-sur-Cèze), les ruines de l'église Saint Géniès (route de St Ambroix). Prochainement, débuteront les travaux de consolidation et de restauration de la porte d'entrée du parc du Duché ainsi que la quatrième tranche de la réfection de la toiture de l'Hôtel de Ville. En parallèle, la Ville va réaliser un diagnostic du patrimoine mobilier des églises de la commune dans le but de sa conservation et de sa restauration. Cet investissement contribue à renforcer l'image architecturale de la ville tant prisée par les visiteurs et les Uzétiens qui recherchent l'histoire, la culture, les monuments et l'authenticité d'une cité préservée.