Initiatives

Mémoire d'ici : Yvette Doumens et son engagement pour le tourisme d'ici

Publié le

La présidente de l'office de tourisme d'Uzès et de l'Uzège échange volontiers sur le challenge relevé depuis trente ans. En 1910, un syndicat d'initiative subsistait à Uzès et proposait la première carte guide. Aujourd'hui, ce sont trois guides et de nombreux plans qui vantent l'offre touristique de l'arrière-pays et d'Uzès. Internet modifie les comportements. Un site marchand se développe.

Qui ne connait pas Yvette Doumens à Uzès ? Arrivée dans la cité ducale en 1966, elle prend rapidement possession du territoire tant son énergie est grande. D'abord, impliquée dans différentes associations, elle occupe le poste d'adjointe au tourisme et à l’économie aux côtés de Jean-Luc Chapon, maire d'Uzès en 1983 qui la remarque. Elle y restera quatre mandats. Le conseil municipal lui confie, alors, la responsabilité de l'Office de tourisme d'Uzès et de l'Uzège dont elle devient présidente. Elle sera chargée de promouvoir le tourisme et de faire rayonner Uzès. Très vite, elle s'aperçoit qu'Uzès est une ville phare où les "villes et villages alentours en sont l'écrin". Elle promeut alors un territoire entier, en associant l'Uzège. Les statuts de la structure évoluent. La partie associative est dévolue aux adhérents, professionnels du tourisme, commerçants ainsi que toute personne ayant une implication dans le tourisme. La partie administrative financière revient à la Ville d'Uzès puis à la Communauté des communes de l'Uzège depuis 2011. Dès lors, l'office de tourisme s'étoffe et élargit son champ d'actions. En près de trente années, la structure passe de soixante adhérents à trois cent cinquante adhérents et de 60 000 visiteurs locaux ou étrangers à 150 000 aujourd'hui. La fréquentation a plus que doublé. Le profil des visiteurs se modifie avec l'arrivée d'internet qui offre une vitrine internationale. La Belgique est le pays le plus représenté à Uzès jusqu'alors. Aujourd'hui, de nouveaux touristes se présentent des continents d'Amérique du Sud ou du Nord.

Elle échange volontiers sur le challenge relevé. En 1910, un syndicat d'initiative subsistait à Uzès et proposait la première carte guide (voir photo). Aujourd'hui ce sont trois guides et de nombreux plans qui vantent l'offre touristique de l'arrière-pays et d'Uzès. 

En 1983, avec la mise en valeur du patrimoine uzétien, à travers son secteur sauvegardé, l'Office de tourisme d'Uzès et de l'Uzège dans sa mission d'accueil, d'information et de communication se fait connaître dans le monde touristique. Uzès devient une destination touristique. La promotion touristique démarre avec les premiers dépliants jusqu'aux outils que l'on connaît aujourd'hui, sans oublier internet. En 1989, l’office de tourisme obtient le trophée des «Bravos de l’accueil » pour ses qualités d’accueil et son action sur l’environnement par la fédération nationale des offices de tourisme de France.

Le tourisme représente tout ce qui est induit pas seulement l'hébergement ou le commerce, c'est également les métiers connexes comme l'artisanat, le terroir avec l'agriculture qui attirent. Pour intéresser, apporter à l'hôte ce qu'il attend, l'offre s'affine.
Les premières animations naissent avec la brocante du dimanche sur les boulevards à la demande des cafetiers. Par la suite les dimanches d'Uzès feront leur apparition avec la promotion des artisans et de l'art. La culture s'installe peu à peu avec la l’évolution de festivals de renom comme les nuits musicales d'Uzès qui attirent les mélomanes bien au-delà des frontières. L'Office de la culture est créé au sein de l'office de tourisme avant de devenir municipal. En 1990, les associations se dynamisent à Uzès. Près de 140 coexistent dans la ville à cette époque. Les visites guidées de la ville et du Haras national d'Uzès sont créées. Les outils de promotion se multiplient pour faire connaître et aimer la destination touristique gardoise : les salons professionnels dans les grandes villes françaises et européennes se multiplient. Les nouvelles technologies de l'information et de la communication, NTIC, font leur apparition comme la borne interactive pour consulter les hébergements de la ville et de l'Uzège, en temps réel. Le site internet vitrine qui présente la liste des hébergeurs et commerces en ligne ainsi qu'un agenda des festivités. Il se modifie et s'affine pour devenir en 2011, un site marchand.

L'Office de tourisme se modernise et s'étoffe. Il accueille désormais un point d'accueil touristique sur St Quentin-la-Poterie. A l'heure de la mondialisation, les offres se structurent pour laisser place à la promotion d'un territoire. L'Office de tourisme s'oriente définitivement vers les NTIC et notamment le numérique avec les Iphone, les tablettes numériques. Le personnel de l'office est d'ailleurs formé à cette évolution. La démarche qualité entreprise se poursuit pour proposer un tourisme à la hauteur des attentes de nos clients.

Je souhaite continuer à m'appuyer sur l'équipe et être présente à la tête de l'Office de tourisme pour accompagner une transition avec la mise en place d'un nouvel office de tourisme communautaire et territorial. 

Souvenir d'un grand moment : Yvette Doumens, décorée par les plus hautes instances nationales

Yvette Doumens reçoit la légion d'honneur des mains d'Hugues Bousiges, préfet du Gard, le 13 avril dernier, pour son implication et son engagement dans le tourisme au service de la ville d'Uzès. Nombreux sont les amis et les personnalités présentes, M. Sutour, sénateur ou M. Rosier, président de la fédération nationale des OT. Présidente de l'office de tourisme d'Uzès et de l'Union des offices de tourisme du Gard, elle s'adresse au maire de la commune, Jean-Luc Chapon, en ces termes "la Belle de pierre ou la "belle endormie" comme l'avait qualifiée un journaliste voulait vivre du tourisme et du patrimoine". L'office de tourisme s'installe alors dans un "magnifique bâtiment du XVIIème siècle, la Chapelle des Capucins". Au moment où elle prend ses fonctions à la mairie d'Uzès, en 1983, la ville renaît après sa restauration et la mise en valeur de son secteur sauvegardé. Dans les années 1960, la marquise de Crussol d’Uzès proche d’André Malraux attire le ministre sur les terres gardoises et l’amène à faire bénéficier le Duché du secteur sauvegardé. Le Plan de sauvegarde et de mise en valeur du secteur sauvegardé, PSMV, de la ville est officiellement lancé le 8 mars 1978 après sa création en 1965. En 1997, Jean-Luc Chapon créé la première association du même nom qui permet à plusieurs villes de se fédérer autour d'un même engouement pour que la ville développe son entité et son identité.

Le préfet qualifie Yvette Doumens, "de femme d'exception" au parcours méritant "qui depuis trente et un ans oeuvre pour la cause publique et le tourisme". Médaillée d'or du tourisme pour ces 22 ans de dévouement à cette cause par son prédécesseur, il y a six ans. Pendant quinze ans, elle officie au conseil d’administration de la fédération nationale des offices de tourisme de France. Elle siège actuellement au conseil national du tourisme.

"La France reste la première destination touristique mondiale, grâce à son histoire, sa culture et ses monuments. 77 millions de visiteurs se rendent chaque année dans notre pays ce qui génère 50 milliards de recettes et 850 000 emplois.En structurant l'offre, les professionnels et acteurs du tourisme pourront être aussi performants que l'Espagne ou les Etats-Unis qui ont de meilleurs résultats économiques avec une fréquentation moins importante. Le Languedoc-Roussillon est la quatrième région touristique de la France. Dans le Gard, le tourisme représente 14 000 emplois pour 5 millions de visiteurs par an. 13 sites accueillent plus de 100 000 visiteurs par an dont le musée du bonbon à Uzès. 35 offices de tourisme dont 25 sont classés. Des nouvelles pistes sont à explorer, à développer avec la campagne, véritable lieu de villégiature recherché avec le développement de l'agro-tourisme, les découvertes des sites classés patrimoine mondial de l'humanité avec le Pont du Gard et plus récemment les Causses et Cévennes, les villes labellisées comme ville d'art et d'histoire dont Uzès fait partie jusqu'en 2017". Il poursuit sur les nouvelles pistes à explorer autour du tourisme industriel ou viticole avec l'idée de la création d'une route des vins des grands crus. Le tourisme est un enjeu majeur pour l'économie locale et l'emploi qui promet de grands projets sur un territoire en devenir.